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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 19:04
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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 19:02
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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 15:39

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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 15:18




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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 15:07
Vers une baisse des prix sur 100 familles de produits
Après sept heures de discussions hier à la Sous-préfecture de Pointe-à-Pitre, le Kolektif et les patrons de la grande distribution doivent se retrouver aujourd'hui à 16h. Les parties devront établir la liste des familles de produits de première nécessité, qui connaîtront une baisse de leurs prix.
Mardi 3 mars 2009 00:07 | DOMactu.com | Par Karen Bourgeois

Retrouvez cet article en cliquant ici

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L'une des revendications immédiates du Kolektif concerne, en effet, la baisse des prix des produits de consommation courante.

Hier soir, les discussions, parfois houleuses, n'ont pas abouti à la signature d'un protocole d'accord. Mais les parties ont semblé confiantes.

« Nous avons sélectionné 54 familles plus importantes que les autres, sur lesquelles nous proposerons plus de produits » ont précisé hier soir les chefs d'entreprises.

Les négociations d'aujourd'hui devraient donc reprendre sur la base de 100 familles de produits définies par les grands patrons et Lyannaj Kont Pwofitasyon.

Le Kolektif a également demandé à l'Etat et aux enseignes de lui fournir les prix des produits à leur arrivée dans le département, afin de connaître les marges effectuées.

Pour la délégation de Lyannaj Kont Pwofitasyon présente hier soir aux négociations, l'écart ne doit « pas excéder 10% par rapport aux prix de l'hexagone »

La mise en place d'un Bureau d'Etude Ouvrière a aussi été demandée par le Kolektif « afin de veiller à ce que les prix n'augmentent pas dans six mois ».

Ce bureau devrait être composé d'associations de consommateurs et de syndicats et disposeraient d'un budget de 200 000€ afin de mener à bien ses missions.

Le Président du Conseil régional s'est montré, de son côté, optimiste quant à une sortie rapide de la crise.

Victorin Lurel a rappelé que sa collectivité « avait concédé une baisse de l'octroi de mer conséquente sur des milliers de produits ».

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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 14:57
 

Introduction


Avec une superficie de 158 km2, l’île de Marie-Galante est la plus grande dépendance de l’archipel guadeloupéen et se situe à 40 km de l’île principale. Fréquemment surnommée la « grande galette », en raison de sa forme ronde, cette île calcaire qui totalisait un peu plus de 12000 âmes au dernier recensement (INSEE, 1999), a une vocation essentiellement cannière, héritage de l’époque coloniale.

En raison de sa localisation géographique, cette île jouit d’une double insularité ; cette situation particulière a rendu encore plus difficile son développement économique, ce qui a conduit les maires des trois communes de l’île (Grand-Bourg, Capesterre et Saint-Louis), à jouer la carte de la coopération intercommunale. Cet élan vit le jour au milieu des années 1960 et pris son essor en 1994 avec la création d’une communauté de communes.

Si les déséquilibres spatiaux et socio-économiques sont importants entre la Guadeloupe et Marie-Galante, il en est de même au sein des trois collectivités qui composent la communauté de communes. S’il est vrai que les quarante dernières années ont été relativement bénéfiques sur le plan de la coopération intercommunale, de nombreux problèmes (dépôts sauvages, décharges non-autorisées et polluantes, rejets divers, etc.) semblent ne pas avoir encore trouvés de remèdes adéquats. Ces aspects seront donc présentés, analysés et des solutions proposées.

 

I. Petit historique de la coopération intercommunale

Les communes n’ayant pas toujours la possibilité de répondre aux besoins de leurs administrés, il est de plus en plus fréquent qu’elles choisissent la carte de la coopération intercommunale pour optimiser la gestion de leurs services : traitement des déchets, assainissement, transport, électrification, etc.

L’île de Marie-Galante ne regroupant que trois communes, ses élus ont opté dès les années soixante pour une démarche associative avec la mise en place d’un Établissement Public de Coopération Intercommunale (EPCI) de services ; le 21 décembre 1965 un Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (SIVU) fut donc créé pour répondre aux problèmes de l’électrification. Par la suite, une collaboration plus forte se tissa entre les trois municipalités (Grand-Bourg, Capesterre et Saint-Louis) qui étendirent les compétences de leur EPCI à d’autres services. Ainsi, naquit le SIVOM ‘Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple) en 1966.

L’isolement de Marie-Galante et ses problèmes d’aménagement et de développement renforcèrent le besoin de coopération. Ainsi, depuis la création du SIVOM, cette structure ne cessa d’élargir ses compétences avec notamment la gestion de l’abattoir et de l’appontement de Folle-Anse, ainsi que la gestion des problèmes d’assainissement, d’adduction d’eau ou encore l’organisation du transport urbain. La suite logique de cette coopération si suivie, fut la création le 18 janvier 1994 de la communauté de communes de Marie-Galante.

Si cette coopération intercommunale – vieille de 40 ans – a permis de véritables avancées économiques, sociales et plus généralement un véritable développement, certains problèmes ne sont toujours pas réglés. En matière de protection de l’environnement par exemple, le stockage des déchets nuit considérablement à l’image touristique de l’île. A l’heure où les élus marie-galantais se sont lancés dans la mise en place d’un Plan de Développement Durable (PDD), il importe de trouver des réponses appropriées aux nuisances environnementales que subit l’île.

 

II. Des problèmes récurrents : gestion de l’eau, rejets de distilleries et de stations d’épuration, présence de décharges non autorisées

Le premier agenda 21 local guadeloupéen fut initié en 1999 par les élus marie-galantais ; ces derniers s’engagèrent à mettre en place un plan de développement durable à l’échelle de la communauté de communes. Si cet engagement est louable, il n’empêche que de nombreux problèmes subsistent et sont susceptibles de nuire à la crédibilité de ce plan. A titre d’exemple, un nouvel abattoir intercommunal fut créé dans la commune de Grand-Anse et équipé d’une station permettant de traiter la plupart des rejets organiques avant leur évacuation en mer. En dépit de ce progrès certain, l’assainissement général de l’île présente encore de nombreuses lacunes : certains administrés ne sont toujours pas raccordés au réseau de tout à l’égout et les rejets d’eaux usées se font directement dans les mares et les ravines accentuant ainsi l’eutrophisation des milieux aquatiques. En réalité, seules les communes de Grand-Bourg et de Saint-Louis disposaient au dernier recensement (1999) d’une véritable station d’épuration. Cette situation sanitaire alarmante fut confirmée par le diagnostic réalisé par la Direction Départementale de l’Equipement (DDE) de Guadeloupe, qui recensa à Marie-Galante près de 64 sites soumis à des nuisances graves. Les communes de Grand-Bourg, de Capesterre et de Saint-Louis ont respectivement 24, 23 et 17 points de rejets polluants. Si 70 % de ces rejets résultent des eaux pluviales, la pollution industrielle est bien présente, particulièrement au niveau de la sucrerie et de la distillerie de Folle Anse (commune de Grand-Bourg) dont les effluents, riches en matière en suspension, colmatent la partie sommitale des platures coralliennes et recouvrent les herbiers de phanérogames les empêchant durablement de croître.

 

Les macros déchets présents à Marie-Galante ont eux aussi un impact écologique notable. Leur prolifération résulte de la présence de trois décharges non autorisées : celle de Les Galets à Capesterre, et les deux décharges de Folle Anse. Si la loi européenne du 12 juillet 1992, interdit la mise en décharge des déchets bruts au-delà du 1er juillet 2002, il s’avère que son application est actuellement impossible à Marie-Galante en raison de sa double insularité. En effet, exporter les déchets marie-galantais sur l’île de la Guadeloupe dans le but de les incinérer n’est pas viable. Ainsi, les déchets collectés sur l’île sont à la charge de la communauté de communes qui les entrepose dans les trois décharges non autorisées à l’origine de nuisances importantes : écoulement d’eaux de lixiviation, nuisances olfactives et visuelles, prolifération de rats, de chiens errants, etc.

Aux décharges non autorisées s’ajoutent des décharges « sauvages », disséminées sur l’ensemble du périmètre communautaire, dans lesquelles on retrouve essentiellement des carcasses de voitures ou encore des résidus de matériaux de construction. Ces nuisances sont très nocives pour l’image touristique de l’île.

En dépit de la mise en place d’un Plan Départemental d’Elimination des Ordures Ménagères et Assimilés (PDEOMA), il apparaît que les solutions proposées pour assainir le périmètre communautaire sont difficilement applicables à l’île de Marie-Galante. Huit ans après sa mise en place, ce plan n’a toujours pas répondu au vrai problème de gestion des déchets ; sa révision s’avère donc nécessaire pour que des mesures adaptées soient mises en œuvre à l’échelle de la Guadeloupe et de ses dépendances.

 

III. Quelques propositions concrètes

Bien que la communauté de communes de Marie-Galante œuvre beaucoup pour le développement et l’aménagement de ses communes membres, certains problèmes demeurent insolubles actuellement.

Du point de vue de l’assainissement des eaux usées, la mise en place d’une station d’épuration de grande capacité est un investissement onéreux qui ne pourra être supporté en totalité par l’EPCI ; dans ces conditions, ne faudrait-il pas multiplier les minis stations d’épuration en optimisant leur rendement et leur suivi ?

En ce qui concerne les rejets industriels, la solution ne serait-elle pas de mettre les propriétaires face à leurs responsabilités ? Il existe une réglementation en vigueur (installations classées), à laquelle les industriels doivent se conformer ; ils pourraient profiter aussi pour valoriser certains rejets comme la bagasse par exemple, qui constitue une véritable source d’énergie renouvelable, susceptible d’être réintégrée sous forme de combustible dans le cycle de la production sucrière. Bien que les installations qui permettent de valoriser les vinasses soient plus coûteuses, elles permettent d’obtenir de l’engrais de bonne qualité. Ces actions en faveur de l’environnement permettrait à l’île de rentrer de plein pied dans une vraie politique de développement durable.

Aujourd’hui, il n’y a pas de solutions miracles et il s’avère primordial d’associer les administrés à la protection de l’environnement. La fabrication de compost à l’échelle domestique devrait permettre d’éliminer et de valoriser les déchets verts et organiques.

En ce qui concerne les matières recyclables (verre, carton, plastique, etc.), la solution du tri sélectif semble la démarche la plus adaptée. Ainsi, sans une prise de conscience des administrés la gestion des déchets sera inefficace.

 

Conclusion

Les problèmes environnementaux de l’île de Marie-Galante ne doivent pas rester sans réponses, et ce sont les élus qui doivent trouver les bons partenaires et les bonnes solutions de façon à réduire les nuisances et permettre une vraie protection de l’environnement.

 

Bibliographie

- Agir pour le développement durable. 2004. Reconnaissance du Pays Marie-Galante : Diagnostic du territoire. S.L. : S.N., agenda 21 local, communauté de communes de Marie-Galante, 59 p.

- CTCS-Martinique, 2002. Dossier relatif à l'impact sur l'environnement de la culture de la canne à la Martinique. S.L. : S.N., 21 p.

- DRIRE. 1994. Impacts de l’industrie sur l’environnement. S.L. : S.N., rapport financé par le ministère de l’environnement, 40 p.

- Saffache P. 2002. Martinique et Guadeloupe : sanctuaires coralliens ou cimetières sous-marins ? Aménagement et Nature, 143-144, p. 77-82.

- Saffache P., Ramdine G. 2002. Pêche et écosystèmes marins guadeloupéens, Aménagement et Nature, 143-144, p. 101-109.




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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 14:45

 

Introduction

L’or est considéré comme un métal très précieux et nombreux furent les alchimistes qui tentèrent de transformer les métaux les plus communs en or. La découverte d’un gisement aurifère a la capacité de mobiliser les foules, c’est dire l’importance que revêt ce métal. Au XIXe siècle, la découverte de gisements aurifères dans les pays neufs sous-tendit les premiers « rush », comme la ruée californienne vers l’or ; à la même époque, des gisements furent découverts sur le continent sud-américain.

Située au nord-est de l’Amérique du sud entre le Surinam et le Brésil, la Guyane française (figure 1) n’est pas connue uniquement pour son lanceur spatial, puisque son secteur minier occupe une position économique importante ; en excluant l’activité spatiale, l’or se positionne au premier rang des activités industrielles en terme de valeur à l’exportation. Toutefois, cette activité n’est pas en adéquation avec la démarche de développement durable qui est prônée actuellement par les collectivités guyanaises. Ainsi, l’image de la Guyane est ternie par l’illégalité qui règne sur les activités d’orpaillage et par la clandestinité de près de 10000 travailleurs brésiliens et surinamiens. Cette clandestinité a pour corolaire une dégradation du milieu naturel et un accroissement des risques sanitaires pour les populations du fleuve.

Pour apprécier la problématique aurifère guyanaise, les principes de l’orpaillage seront présentés ainsi que les politiques mises en œuvre pour pallier le phénomène ; quelques alternatives seront ensuite évoquées.

 

I. Description et analyse de l’orpaillage

Dans le but d’élaborer son Agenda 21, la Guyane française s’inscrit aujourd’hui dans une démarche de développement durable. Bien que cette démarche soit légitime, certains aspects de l’activité minière, comme l’orpaillage, s’avèrent difficilement conciliables avec cet engagement.  

 

I.1 Présentation de l’activité d’orpaillage

Les premiers gisements aurifères furent découverts en 1855 sur un territoire (la Guyane française) qui n’était pas préparé à cette activité ; c’est ce qui explique que l’exploitation aurifère se solda d’abord par des échecs. Cette première période ouvrit la voie à une véritable ruée vers l’or (à la fin du XIXe siècle), et l’annonce de la découverte de gisements aurifères induit l’arrivée de nombreux aventuriers ; toutefois, l’environnement forestier amazonien ne permit pas le développement et surtout la mécanisation de cette activité. Après le déclin des années 1930-1960, la recherche du précieux métal jaune fut relancée par les campagnes de prospection et l’inventaire minier du BRGM (courant des années 1970), mais plus encore par l’augmentation des cours mondiaux de l’or (dans le courant des années 1980).

L’activité aurifère, pratiquée traditionnellement à l’aide de méthodes artisanales, sous-tendit de véritables problèmes environnementaux et plus généralement de santé publique ; l’action érosive induite par ces techniques (utilisation de jets à haute pression) eut pour effet de libérer le mercure stocké naturellement dans les sols, auquel vint s’ajouter le mercure utilisé pour la récupération des microparticules d’or. Le risque sanitaire pour les populations du fleuve (les Wayanas, par exemple) fut donc mis en lumière, via le réseau trophique.

 

I.2 Introduction du mercure dans l’environnement et risques principaux

Si le mercure est un métal qui est présent naturellement dans les sols guyanais, le rôle de l’orpailleur est donc double dans le processus de contamination du milieu naturel. Toutefois, le lien qui unit l’orpailleur et le mercure peut paraître parfois simpliste, car il importe de  rappeler que la déforestation (pour des raisons agricoles ou en raison de la construction de routes, par exemple) favorise aussi la libération du mercure (Carmouze, 2001). Le processus de contamination mercurielle est donc à intégrer dans un schéma plus complexe que celui de la simple relation orpailleur/milieu ; les impacts des activités anthropiques doivent donc être appréciés globalement.

Il n’empêche que l’orpailleur utilise le mercure sous sa forme métallique, dans le but de récupérer les particules d’or piégées dans les boues aurifères ; une partie de ce mercure se retrouve donc dans le milieu naturel au cours des opérations d’amalgame. La destruction de l’amalgame par vaporisation constitue également un des aspects de l’introduction directe du mercure dans le milieu naturel ; dans ce cas précis, ce sont les populations proches des sites de destruction de l’amalgame qui sont principalement concernées. A cette pollution directe, s’ajoute l’utilisation de pelles à godets qui déstructurent le sol, de jets à haute pression qui décapent les parois des « barranques », la déforestation et le brûlage de la biomasse végétale qui fragilisent le substratum pédologique et favorisent l’augmentation de la turbidité du fleuve, bref autant d’éléments qui perturbent durablement le milieu. A ces problèmes écologiques s’agrègent des problèmes sociaux, de type prostitution, criminalité, etc. 

L’introduction du mercure dans l’environnement ne s’arrête pas à cette présentation succincte, puisque ce métal s’accumule dans des zones où la teneur en oxygène est faible, ce qui facilite sa transformation en méthylmercure (mercure organique). Le mercure organique est la forme la plus dangereuse pour l’homme et cette méthylation est rendue possible au niveau des retenues d’eau qui jouent le rôle de véritables bio amplificateurs. Le transfert du méthylmercure à l’homme s’opère par le réseau trophique (les poissons piscivores, par exemple). Le poisson étant à la base de l’alimentation des populations du Haut Maroni, leur contamination est inéluctable ; chez ces populations des taux supérieurs à 4,4 µg/g (norme ropéenne depuis 2004) ont été décelés : 11,7 µg/g pour les adultes et 14 µg/g pour les II. Les réponses à l’activité d’orpaillage 

Face aux études qui établirent un lien entre l’intoxication des populations du fleuve et l’utilisation du mercure pour l’orpaillage, les politiques guyanais sollicitèrent le gouvernement pour mettre fin à cette situation. En 2000, le gouvernement Jospin commanda donc un rapport à Christiane Taubira-Delanon ; ce rapport édicte 28 recommandations précises.

 

Affirmer qu’il n’y a pas de réglementation en ce qui concerne l’activité aurifère en Guyane serait absurde, car nombreux sont ceux qui se sont penchés sur la question à travers des rapports, des études scientifiques et des enquêtes émanant d’administrations publiques, semi-publiques et même d’associations.

Le rapport de Christiane Taubira-Delanon intitulé « L’or en Guyane, éclats et artifices », ne s’inscrit pas exclusivement dans un registre économique, puisque toutes les facettes de cette activité sont présentées : les risques environnementaux, l’instabilité sociale entre les opérateurs miniers (le plus souvent illégaux), le rôle des autorités et l’impact du mercure sur les populations du fleuve sont clairement présentés, ce qui permet d’obtenir une vision précise de la situation. Ce rapport est donc une pièce maîtresse de l’échiquier aurifère guyanais.

Bien que certaines recommandations de ce rapport soient appliquées, notamment en ce qui concerne la destruction du matériel saisi sur les chantiers illégaux, d’autres ne le sont toujours pas. En 2001, le rapport de G. Miquel concernant les effets des métaux lourds sur l’environnement et la santé publique présenta également une analyse pertinente de la situation, en mettant en avant le fait que l’activité aurifère, qu’elle soit légale ou non, n’était pas l’unique source de transfert du mercure à l’environnement. G. Miquel mit aussi l’accent sur la nécessité d’élargir les champs de la recherche vers d’autres écosystèmes et ne plus s’orienter exclusivement sur l’imprégnation mercurielle des populations du fleuve, mais vers les risques d’une contamination prolongée sur les écosystèmes marins et côtiers guyanais.

S’il est vrai que la recherche a fait des effets induits de l’orpaillage un thème d’analyse privilégié et que de nombreuses études ont été menées, particulièrement sur le degré d’intoxication des populations du fleuve, les effets réels du mercure sur les écosystèmes estuariens n’ont été abordés que de façon très superficielle. S’il est certain que le risque de contamination mercurielle décroît de l’amont vers l’aval des fleuves, il n’empêche que face à l’importance de l’occupation humaine sur la zone côtière, il serait temps d’apporter des réponses à certaines interrogations. Le mercure est-il absent de la zone côtière et des écosystèmes estuariens  guyanais ? Les mangroves constituent donc un écosystème qui doit faire l’objet d’une attention particulière.

 

III Synthèse des alternatives

Une réorientation de la recherche s’avère donc nécessaire, pour déterminer les risques encourus par une contamination au mercure dans des zones encore mal connues comme les mangroves et les espaces rivulaires.

Dans une autre mesure, il est impératif de trouver des alternatives à l’utilisation du mercure, car l’arrêté interdisant l’emploi de ce métal (arrêté n° 1232/SG du 8 juin 2004) n’aura très certainement aucun effet sur l’activité illégale. Si l’approvisionnement des chantiers illégaux en fournitures diverses est possible, on ne voit pas pourquoi le Surinam ne prendrait pas le relais en ce qui concerne l’approvisionnement en mercure, puisqu’il suffit simplement de franchir le fleuve Maroni pour s’en procurer.

La coopération entre les pays voisins s’avère donc fondamentale pour obtenir des résultats concluants en ce qui concerne l’activité d’orpaillage illégal en Guyane. D’autres outils peuvent toutefois venir appuyer cette démarche en orientant les opérations de la gendarmerie (opérations Anacondas) ; l’imagerie satellitaire et la photographie aérienne sont des outils susceptibles d’optimiser la surveillance de l’activité aurifère.

Il s’avère aussi important de modifier le code minier pour donner une plus grande marge de manœuvre aux opérations de gendarmerie sur le terrain, comme c’est déjà le cas pour la destruction du matériel saisi. Les propositions de lutte contre l’orpaillage existent et sont très nombreuses, mais elles ne sont pas suffisamment formalisées (dans le cadre d’une loi) pour prouver leur efficacité.

 

Conclusion

En définitive, les efforts doivent s’orienter vers une application des recommandations formulées pour résorber les aspects qui noircissent l’image d’un département qui souhaite intégrer une démarche de développement durable. Des solutions existent mais encore faut-il aller jusqu’au bout de la démarche en appliquant ces recommandations dans le cadre d’une loi. Les populations du fleuve sont les premières à être concernées par la contamination au mercure organique et des actions pourraient être menées pour que ces groupes prennent conscience de la nécessité de modifier leurs pratiques alimentaires en adoptant une pêche sélective, par exemple. Il convient aussi de sensibiliser les orpailleurs qui sont exposés directement aux vapeurs toxiques du mercure lors de la destruction de l’amalgame.

La modification des pratiques alimentaires des Amérindiens ne doit être envisagée qu’en dernier recours, car une pêche sélective risque de déséquilibrer la ressource halieutique.

 

Bibliographie

- Ardillon V., Chaud P., Godard E., Quenel P. 2005. Le mercure en Guyane risques et enjeux de santé, La Tribune des Antilles, n° 45, p. 23-33.

- Carmouze J.-P. et al., 2001. Le mercure en Amazonie : rôle de l’homme et de l’environnement. Paris : IRD éditions, Collection Expertise Collégiale, 494 p.

- Charlet L. et al., 2002. Cet or qui file un mauvais mercure, La Recherche, 359, p. 52-59.

- Huyghues-Belrose V. et al., 1988. L’orpaillage en Guyane : du siècle des lumières aux années folles. Seconde édition revue et corrigée, S.L. : publié sous les auspices du Conseil Général.

- Institut de Veille Sanitaire (INVS), Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM). 1994. Exposition au mercure de la population amérindienne Wayana de Guyane, enquête alimentaire. S.L. : S.N., mis à jour en septembre 1997.

- Livre blanc du développement durable de la Guyane. Comité Guyane-Johannesburg, Groupement de Recherche et d'Innovation pour le Développement, Groupes Thématiques : Développement économique ; Exploitation minière : Vasquez-Lopez Rafaël – BRGM.

- Miquel G. et al., 2001. Rapport d'information n° 261. S.L. : S.N., fait au nom de l'office parlementaire d'évaluation des choix Scient. & Tech.

- Moullet D., Saffache P. 2005. L’exploitation aurifère en Guyane : pour une prise de conscience des dégradations, La Géographie (Acta Geographica), 1517, p. 108-112.

- Polidori L. n.d. Introduction à la télédétection spatiale. Cours de télédétection : École supérieure des géomètres et topographes, p. 16-17.

- Rapport de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Guyane,
L’industrie minière en Guyane : enjeux et défis
. (Séminaire des 4 et 5 décembre 2003).

- Strobel M.B. 1998. Les gens de l’or. Matoury :  Ibis Rouge Éditions, p 71-114.

- Taubira-Delannon C. 2000. L’or en Guyane : Eclat et artifice. S.L. : S.N., rapport remis à Monsieur le Premier Ministre.

- Transler-Unfer A.L. 2004. Impact des activités anthropiques sur les écosystèmes littoraux : le cas de la Guyane. S.L. :  S.N., Université des Antilles et de la Guyane (UAG), Maîtrise de Géographie (dir. : P. Joseph), 152 p.

 

- http://www.invs.sante.fr/publications/mercure/rapport1.html

- http://www.invs.sante.fr/publications/mercure_guyane/index.html

- http://www-lgit.obs.ujf-grenoble.fr/users/charlet/Mercure/ ii.htm

- http://wb221.lerelaisinternet.com/courrier/miseajour/courrlong/MAI.HTM

 

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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 14:28
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